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Mamadou Issoufou-Alpha Condé : un Homme d’Etat et un Opposant d’Etat

Le style, la façon de s’exprimer, les gestes, l’élégance, la vision, le sens de la responsabilité, tout sépare ces deux hommes à la tête de deux pays : le Niger et la Guinée. Dans sa parution N° 2674-2675 du 8 au 21 avril 2012, Jeune Afrique titrait : Niger, l’effet Issoufou. Lisez plutôt et faites vous-mêmes la comparaison : « Depuis le retour de la démocratie avec l’élection le 12 mars 2011 du président Issoufou, …le Niger impressionne. D’après le FMI, son économie va croître de 14,1% cette année. L’Etat est parvenu à maintenir la paix et à soulager les fardeaux des plus modestes : programmes d’urgence pour éviter la famine, revalorisation des salaires et pensions des fonctionnaires ou encore baisse des prix de l’eau et d’électricité. Côté politique, l’enthousiasme collectif des lendemains de la présidentielle- quand l’opposition saluait l’initiative de Mahamadou Issoufou de créer un statut à son chef defile battu, Seini Oumarou- a fait long feu ».

Arrêtons-nous un instant pour comparer. Avec Alpha Condé, au lieu que la Guinée fasse bonne impression, elle inquiète davantage. Les élections n’ont servis qu’à écarter les militaires du pouvoir (certes, une réalité à nuancer car ils sont encore là mais autrement).
Contrairement au Niger qui est très défavorisé par la nature, la Guinée est toujours là avec son fameux scandale géologique, ses plaines cultivables, son hydrographie impressionnante et son climat. Mais ! toujours le même MAIS ! Le pays manque de tout. La seule activité de
production qui est toujours florissante est celle de la fabrique de démagogues de tout genre. Le fameux point d’achèvement qui semble être la clé magique de la gouvernance Alpha, le Niger l’a atteint, il y a de cela des années. Côté politique, le tableau est plus que sombre en
Guinée. L’opposition est l’ennemie à abattre par tous les moyens. En moins de deux ans de la gouvernance Alpha, le pays a battu le record de grèves des fonctionnaires et stagiaires de l’Etat.

Continuons un peu notre lecture sur le Niger de Issoufou : « Le combat politique se déroule désormais dans un cadre démocratique. Mi-février, le conseil constitutionnel n’a pas hésité à déclarer anticonstitutionnel l’octroi d’un marche public à un député du parti au pouvoir par deux ministres (celui de l’économie et celui de l’équipement). Le 2 avril, ils ont été limogés. L’an 1 de Mahamadou Issoufou a donc été celui du renforcement de la cohésion nationale et de la restauration des services publics. Pour préparer l’avenir, 2800 salles de classe (presque autant qu’en dix ans de Tandja) ont été construites, plus de 3000 enseignants recrutés, de même que 500 médecins ».

Qu’en est-il du bilan de koro Alpha en Guinée ? Pratiquement, RIEN. Quand vous posez la question aux caciques du RPG au pouvoir, ils avaient l’habitude de brandir la fameuse « unicité des caisses » qui aurait permis selon eux, à stopper l’hémorragie des finances publiques. Mais aujourd’hui, les guinéens ont compris les raisons vicieuses de cette politique : « Circonscrire le réseau mafieux en établissant un pont entre la présidence et le  seul ministère des finances ». La ruse n’a pas tenue longtemps. Les scandales se multiplient et la panique s’empare de la classe dirigeante. On trouve la formule plutôt RPgiste c’est-à- dire, fruit de l’amateurisme chronique (même Toto connait ça !): « sacrifions des lampistes et sortons les résultats d’autres audits (ministère des sports par exemple) en incriminant des entreprises de prestations, pour faire diversion ». Diversion, le patron de Sékoutoureya en a besoin en ce moment car le scandale révélé par le journal britannique, le très sérieux Sunday Times mets à nu son projet de dilapidation des richesses guinéennes.

Aujourd’hui, l’Internationale-socialiste doit être fier de Mahamadou Issoufou. Il traduit dans les faits, les idéaux de ce mouvement dans son pays, le Niger. Contrairement à son homologue Alpha Condé en Guinée. Selon certaines indiscrétions, Koro Alpha aurait demandé à son ami Issoufou d’être son émissaire auprès de François Hollande. On comprend aisément qu’il ne suffit pas d’appartenir au même mouvement politique pour être des bons amis. Un chef doit inspiré confiance, le cas échéant, c’est l’isolement total. Comme personne ne veut le recevoir dans les capitales occidentales, koro Alpha s’ennuie à Conakry et improvise une tournée asiatique avec une escapade touristico-réligieuse à la Mecque.

Désormais la comparaison se fera entre pays et entre présidents. Les traditionnels dirigeants guinéens doivent arrêter de comparer la Guinée à son propre passé, du genre : « en 1995, il n’y avait pas ceci ou cela…alors qu’en 2012, il y a ça ». Les époques ne sont pas les mêmes donc c’est une évidence que les réalités ne soient pas les mêmes. Faites des comparaisons  objectives et ce n’est pas une honte de jeter un coup d’œil chez les voisins et de s’inspirer des expériences qui ont réussi.

Mais bon ! apparemment je commence à rêver débout. Avec les ministrons-militants et cadres en bois de la gouvernance Alpha, la compétence et la comparaison sont perçues comme des délits.

Chérif Diallo



19/06/2012
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