UN MESSAGE A LA JEUNESSE DE GAOUAL
Sans nul doute, notre préfecture Gaoual traverse une période trouble et incertaine depuis un bon moment. L’on dirait peut-être, si l’on ne voulait pas être fort pessimiste, que notre chère préfecture est à la croisée des chemins. Seulement, il y a longtemps qu’on l’a dit, à moins qu’elle ait choisi de s’immobiliser. Sans vouloir jouer Aux Cassandres, et chaque époque en a toujours eues, l’avenir immédiat de Gaoual ne me paraît pas fort prometteur mais pas aussi difficile a réorienter. Si l’on veut réellement scruter à la fois le dessous des statistiques et
Celui des progrès des autres préfectures, il y a de véritables raisons de s’inquiéter : notre Gaoual est l’une des seules préfectures pour ne pas dire la seule à avoir globalement régressé au cours de ces dernières années. Ses infrastructures physiques sont soit vétustes, délabrées ou totalement inadéquates, ses fils et fils emportés par des querelles intestines. Ses mérites dans le passé, pour la plupart disparues, sont soit totalement ou largement extravertis. Ses populations sont soit poussées à l’exode ou divisées à la suite de faux combats politiques superflus ou des régimes perpétuels dont la longue survie est nettement corrélative à leurs propres marginalisations et clochardisation croissantes. Ses élites intellectuelles, irresponsables et intéressées pour l’essentiel, paraissent avoir totalement démissionné devant leur exigence ontologique ou leur justification sociologique d’être des lanternes sociales. Son poids dans le concert des nations est totalement insignifiant. Sa responsabilité à l’égard d’elle-même ou du reste de l’humanité paraît nulle, d’autant plus qu’elle semble se complaire d’être totalement à la traîne des autres.
Avec des formules à la con comme : tu ne vas rien faire pour Gaoual puisque moi j’ai rien foutu pour ma préfecture est l’équation de tous ceux ou celles qui ont échoués. Sa jeunesse, son élément social le plus précieux, est négligé et abandonnée à elle-même. Elle est sans espoir dans l’avenir puisque dressée pour échouer. Sa participation dans le choix des hommes politiques est soit insignifiante, soit inachevée, une jeunesse surtout incapable de s’occuper sérieusement des défis les plus importants de l’heure ou de l’avenir proche de notre chère préfecture: les manipulations, les querelles intestines dont est victime cette jeunesse est le résultat de cette situation que traverse notre chère préfecture.
Honnêtement, c’est là le seul constat que je peux, objectivement, faire sur notre préfecture Gaoual en ce moment, le comparant aux autres préfectures de la Guinée et plus particulièrement celles du foutah dont nous sommes liés par l’histoire. Je ne suis pas en train d’être pessimiste. Je veux être réaliste. J’espère que je me trompe, et j’aimerais vraiment me tromper. Mais, seul l’avenir nous fixera là-dessus. Cependant, je ne dis pas tout cela pour vous décourager chers compatriotes de Gaoual. Bien au contraire ! Je dis cela pour que nous puissions prendre conscience des défis qui sont à relever et nous mobiliser en conséquence. Il nous revient certes de relever ces défis pour nous-mêmes et pour les futures générations. Je suis toujours d’avis que l’homme est l’artisan ultime de son destin et que le destin d’un peuple, quelqu’immenses que puissent être les défis et quelqu’arbitraires que puissent être les aléas de l’histoire, est en définitive le reflet de la volonté ou de l’absence de volonté, le reflet de la détermination ou du manque de détermination de ses filles et de ses fils. Il est donc important que nous comprenions que notre destin, le destin de notre belle préfecture, ce bel endroit qui a tant souffert au cours de ces dernières années, ne sera en définitive que le destin que nous, la jeunesse de Gaoual d’aujourd.hui, aurez forgé. Nous avons le devoir ultime de relever ce devis.
Afin de vous aider à comprendre et à relever le défi qui est la nôtre, quand bien même il est celui de tous les gaoualois, je me permets de vous proposer des choses qui, à mon avis, sont très simples et qui, quoiqu’il en soit, ne sont pas au-delà des possibilités humaines :
- Informons-nous et formons-nous. Prenons notre formation en mains, et essayons toujours
De combler ou de compléter ce que l’école nous donne. Aujourd.hui l’Internet rend
Cela encore davantage possible. N’utilisons donc pas l’Internet juste pour échanger des
Messages électroniques ou converser électroniquement. C’est agréable et ça son pesant d’or ! Mais, utilisons surtout l’Internet pour ce qu’il est, la plus grande bibliothèque du monde que l’humanité n’ait jamais rassemblée. Heureusement il y’a parmi les fils et filles de Gaoual qui ont accepté de mettre des fonds énormes pour nous aider à pallier à tout çà. Attachons une importance particulière à l’histoire de notre préfecture. Retenons que quiconque méconnaît l’histoire, sa propre histoire en particulier, le fait à ses propres dépens. Il se condamne inévitablement à répéter les erreurs du passé.
- Créons des clubs de réflexion. Ceci est excessivement important, et il m’est d’avis que l’on ne réfléchit pas assez en Guinée. L’on ne discute pas assez. L’on bavarde. L’on cause, et les guinéens aiment bien le faire. C’est un avantage social certain. Mais, nous ne mettons pas ensemble nos têtes pour résoudre les problèmes qui sont les nôtres ou faire face aux défis qui nous oppressent et nous opposent. Il n’ya pas bien longtemps l’on disait ailleurs : « La pauvreté et la misère ne sont une malédiction que là où le génie de l’esprit humain n’est pas mis à profit ! ». Ça fait donc déjà plus des décennies que grand homme l’a dit. Et depuis, chaque fois que je revisite cette pensée et fort de toute l’expérience que j’ai eu en parcourant un certain nombre de régions de notre pays, je me retrouve renforcé davantage dans cette conviction profonde. Les problèmes de Gaoual sont solubles, et tout ce qu’il faut est que les Gaoualois s’engagent à utiliser leurs têtes. Allons-y, nous la jeunesse de Gaoual, mettons notre génie, le génie qui nous a toujours caractérisés, à profit !
2- Soyons solidaires ! Dans l’histoire du monde, aucun peuple n’a jamais su, sans solidarité, relever les défis du genre de ceux auxquels nous faisons face aujourd.hui.
Qui plus est, dans l’universelle jungle humaine qui règne de par le monde, sans solidarité, un peuple ou un groupe ne fait que s’offrir ou offrir les siens en agneaux sur L’autel des convoitises et des cupidités, désormais sans bornes, des uns et des autres.
Que l’on ne nous trompe pas ! Que l’on ne s’y trompe pas ! Nous vivons dans un monde de moins en moins humain, de plus en plus impitoyable, de plus en plus mercantile, de plus en plus matérialiste et maléfique, voire ethnocentrique et régionaliste. Ça me fait donc beaucoup de peine que notre pays et plus particulièrement notre préfecture soit à ce point devenue un monde « assolidaire ». Et pourtant, sans solidarité, il n’y a pas de société, et nombreux sont aujourd.hui des endroits de la Guinée où les sociétés n’existent plus que de nom, car l’on a plus à faire à des masses éparses d’individus qui se battent chacun pour sa propre survie qu’à de véritables structures sociales dans lesquelles les individus sont des entités intégrées dans une visée d’épanouissement à la fois individuel et collectif. Je ne saurais donc pas vous inciter à suffisance d’apprendre à être solidaires les uns des autres !
3- Finalement, organisons-nous ! Apprenons le sens et l’essence de l’organisation, et
Apprenons à nous organiser ! L’organisation est le maître-mot, et, si nous, la jeunesse
De Gaoual, nous apprenons à nous organiser, d’ici quelques années, l’histoire de Gaoual
Se présentera sous une face totalement différente. Vous aurez certainement donné de l’espoir aux générations à venir. Je ne vais pas vous dire que vous résoudrez tous les problèmes actuels de notre chère préfecture du jour au lendemain, car les hommes n’agissent que dans la durée. Mais, nous aurons sûrement posé les jalons nécessaires pour un développement durable pour un Gaoual prospère. D’ailleurs, si je devais résumer le problème fondamental de Gaoual en un mot, je vous dirais que, quelque malheureuse qu’ait été l’histoire de Gaoual au cours des 10 dernières années et quelqu’injuste qu’ait été la donne ou la partie que les autres ont réservée à Gaoual dans ses derniers contacts avec le reste de la Guinée, le déficit Gaoualois est en définitive un déficit d’organisation. Partant, tant que le problème d’organisation ou du manque d’organisation n’aura pas été résolu, il n’y aura pas d’espoir pour la préfecture de Gaoual. En quelque sorte, c’est là un défi que je vous lance, à vous jeunes de Gaoual à nous jeunes de Gaoual : Faites le pari de l’organisation, et laissez l’histoire vous juger là-dessus ! Dites-vous donc que, chaque fois que vous vous préoccupez d’un problème social, votre préoccupation n’est complète et n’a de chance d’être productive que si elle comporte intimement l’ébauche d’une structuration organisationnelle adéquate.
Voilà donc en quelques mots l’essentiel de mon message. Je suis profondément convaincu Qu’il s’agit-là des choses très simples. En tout cas, il ne s’agit pas là des choses qui dépassent votre génie ou le génie des Hommes se trouvant entre les deux fleuves Tominé et Komba. Allons, jeunes de Gaoual, osons-les et osons le changement. Je suis un étudiant attentif de l’histoire, et je ne crois pas qu’il y ait, dans les dernières décennies de l’histoire de l’homme moderne qu’il y a derrière nous, quelque chose qui soit de nature à me démentir complètement. La plus grande barrière à laquelle nous ferons face est une barrière psychologique. Il y a aussi la peur. Mais, une fois que nous aurons vaincu L’une et l’autre, nous nous rendrons sûrement compte combien est facile le chemin du changement, de la responsabilité et de la liberté.
Que vive la jeunesse Gaoualoise, libre, responsable, dynamique et prospère !
Que vive ma chère Gaoual !
Aguibou Lamarana Diallo
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