Enfants des rues
Les rues de Conakry débordent de rejetons quémandeurs et revendeurs. Sous un soleil de plomb, ces marmots défilent entre voitures et piétons, plateaux sur leurs têtes pour chercher de quoi se remplir les poches. Eaux glacées, popcorn, insecticides, amuse-gueules poudres ensachées...ces petites âmes innocentes sont réduites à ces corvées chaque jour que Dieu fait. Les plus infortunés sont ceux la qui vivent sous la tutelle d'un oncle ou une tante qui les obligent de manière acharnée à faire de petits négoces quoique peu rentables. Le grand malheur est que ces enfants, avec des problèmes d'adultes, ne parlent que le language de l'argent : vendre et revendre. Ce qui demontre la rapacité et l'avidité de l'homme à peine sorti du berceau. Les organismes de protection d'enfants comme l'UNICEF, CHILD FUND, SAVE THE CHILDREN, ont beau élaboré des programmes pour ces enfants mais le mal semble incurable. Pendant les heures de cours, alors que les enfants de leurs âges sont en classe, une autre fange d'enfants font les poches à tout être vivant qui leur passe sous le nez. Il suffit que vous restez coincés dans les bouchons pour qu'ils vous approchent, psalmodiant des versets coraniques mal prononcés avec des vœux indesirablement audibles. Ou encore qu'ils s'aggrippent à vous en marchant tel un bébé singe. La mendicité devient une aubaine pour les familles et ce, sans le moindre souci d'un avenir quelconque pour ces tout-petits... Dieu serait Il responsable? Comme pour dire que la resignation est le soupir des créatures accablées, la fatalité en sort la première accusée. Le phénomène "albinos" en dit plus dans une société superstitieuse et associatrice. Puisque la tendance le veut ainsi, beaucoup saisissent ce fait pour nous sortir je ne sais d'où des jumeaux albinos aux teints tachetés suite aux allergies dont ils sont victimes dûes à une alimentation inappropriée, sans oublier leurs vues troublées par ce rayon lumineux qui n'épargne personne. L'Etat a déjà suffisamment du mal à intégré socialement les handicapés, les paraplégiques et autres alors que vient s'ajouter un autre problème de vie urbaine qu'est la mendicité. Ils sont exploités, abusés et réduits en de simples esclaves qui n'attendent de leurs maitres qu'un contentement cynique!
En les observant, on a l'impression que ces enfants sont venus au monde dans un lit de mendiant pour quémander. Mal chaussés, habillés en haillons avec des odeurs désagréables, ils sont quotidiennement répudiés, repoussés et victimes de mauvais regards. Sauf quelques bonnes âmes humanistes mettent la main aux poches pour les glisser quelques billets.
Plus le temps passe, plus le problème s'accroît et s'élargit. A croire que beaucoup ne font plus d'enfants pour les éduquer mais plutot pour faire d'eux des machines à sous. N'est-ce pas vrai que le lit du pauvre est fécond? Il faudrait plus qu'une politique pour éradiquer ce fléau dans notre société ancrée déjà dans un fatalisme inexpliquable et une pauvreté galopante. ..
Tchang Ti
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