LA DÉMOCRATIE LOCALE.
Pourquoi les déclarations politiques sont-elles aussi partisanes, agressives, et méprisantes à l’égard de ceux qui sont désignés comme des « adversaires » ?
Combien de simples électeurs, de membres de partis politiques, ou de « militants » sont-ils partis, plein d’espoirs et d’illusions et, au lendemain d’une campagne électorale, se sont retrouvés exploités, trompés et déçus ?
Combien d’hommes et de femmes, élus, compétents et dévoués, ont-ils vus leurs actions entravées par d’autres qui tout simplement, refusant toute éthique collaborative à l’égard du bien commun, voulaient soit prendre leur place, soit les éliminer ?
Combien se sont trouvés – et continuent de se trouver – poursuivis par les pouvoirs en place pour avoir tout simplement exercé le simple principe de la liberté de pensée, de parole et d’écriture qui veut que « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » ?
L’exercice de l’activité politique comporte-t-il des risques ? La réponse est oui. Ceux-ci concernent aussi bien ses acteurs que ses spectateurs. Le marché politique est devenu un marché économique. Ainsi, l’activité politique a recours aux moyens de la publicité pour répondre à une demande que l’on peut légitimement suspecter de ne pas être librement exprimée, mais fabriquée. Comme l’a observé Joseph SCHUMPETER dans les années 1930, la professionnalisation du personnel politique a transposé au niveau politique la logique économique producteur/consommateur : les électeurs sont devenus des consommateurs de politique, les hommes et les femmes politiques des producteurs de politique. Le risque principal de cette logique est que l’offre ne corresponde pas une demande réelle, ou bien que le produit livré ne corresponde pas aux attentes.
Faut-il pour autant se détourner de l’activité politique ? La réponse est non. Parce qu’il faut espérer, au-delà des pièges et des chausse-trappes, que le « bien public » doit l’emporter. On connaît les quatre questions posées par Emmanuel KANT dans sa critique de la raison pure : « Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Qu’est-ce que l’homme ? ». Ces quatre questions sont éminemment politiques.
Que puis-je connaître sur la façon dont le budget de ma commune, de ma communauté, de mon conseil communal et très bientôt conseil régional est fixé, sur les dépenses décidées en matière d’urbanisme, sur la performance coût/résultats des politiques publiques menées ? Et d’abord, l’égalité d’accès aux informations publiques est-elle assurée ?
Que dois-je faire pour que le pouvoir politique ne soit pas exercé exclusivement par une classe d’élus et de fonctionnaires ? Pour qu’il soit partagé et qu’il prenne en compte l’expertise de la société civile, citoyenne et associative. Pour qu’il soit ouvert à la concertation.
Que m’est-il permis d’espérer de l’exercice des pouvoirs locaux ? Les pratiques réelles correspondent-elles au désir démocratique des territoires ? Est-il normal de ne plus rien comprendre aux compétences exercées par les communes, et les conseils communaux ?
Qu’est-ce que l’homme politique ? Qu’est-ce que la femme politique ? La Constitution leur donne-t-elle une existence « naturelle » ? Sont-ils des amateurs ou des professionnels ? Des ambitieux (et ambitieuses) ou des honnêtes hommes (et honnêtes femmes) ? Qu’est-ce qui les forme à cette fonction ?
Vade-mecum (du latin « viens avec moi »). Livre, guide, manuel, aide-mémoire, répertoire que l’on garde avec soi pour le consulter.
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