Une Ville, une Vie, Gaoual, notre destin commun, que nous aimons...

 Le politicien est un individu affublé de toutes les tares du genre humain. Grande gueule et sans scrupule, il se distingue dès l’enfance par sa propension à se placer au devant de la scène, dût-il pour cela écraser tous les camarades qui se mettraient en travers de sa route. 
Obsédé sexuel pathologique, a toujours été médiocre à l’école,  le politicien nique tout ce qui bouge. Militante, journaliste, femme de chambre, peu import : tout lui est dû. 
Le politicien est menteur et incompétent. Depuis des décennies, il raconte qu’il lutte contre le chômage, l’insécurité, alors que celui-ci, comme l’insécurité, ne fait qu’augmenter. Le politicien bombe la poitrine au cours de multiples rencontres avec ses militants, qui coulera tout de même. 
Le politicien est irresponsable. Il sait qu’on va manquer de tout, et que tout progrès va devenir impossible : qu’à cela ne tienne : il fait comme si de rien n’était. Et puis dénigrer les autres, c’est bon pour les campagnes électorales, mais pour le reste, ça commence à bien faire. 
Pendant son mandat, le politicien essaie de faire croire aux électeurs que tout ce qui arrive est de la faute de son prédécesseur ou du système actuel. 
Le politicien est comme une poukaffe, il aime le bleu en politique, il te suce et s’en va sucer un autre et ainsi de suite jusqu'à ce qu’il se suce lui même.

 Le politicien aime se faire photographier auprès des grands de ce monde, pour tenter d’en détourner la lumière à son profit. 
Paradoxalement, le politicien aime aussi se faire photographier au milieu de pauvres ou des donateurs sans vergogne. Il faut dire que ce sont eux qui l’élisent. Il leur raconte qu’il agit dans leur intérêt, alors que durant tout son mandat, il défend éhontément et exclusivement celui des membres de sa famille et de ses multiples courtisanes. Quand il constate qu’il est sur le point de sombrer, il préfère sacrifier sa dignité et succomber dans la bassesse pour remonter.
Le politicien est clientéliste et pratique le népotisme. Il peut retirer des biens à des pauvres gens et les donner à des proches, à ses maîtresses ou à ses copains mais jamais à ses collaborateurs directs. Inversement, il usera de tout son pouvoir pour ruiner la vie et la carrière de ceux qui s’opposeront à lui. 
Le politicien vit dans les beaux quartiers tranquilles et sécurisé. A la camayenne, à Kaloum ou dans les grands hôtels par exemple. Ou les trois à la fois. Mais pour se faire élire, il conserve un pied chez les pauvres ou chez les militants extrémistes (il appelle ça un “fief”) à Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Matam... 
Le politicien aime l’argent sale. Celui des donateurs commerçants riches les plus pourris et criminels, que lui amène un intermédiaire mafieux.
Le politicien récompense les gens qui leurs sucent le milieu. Il décore les bouffons, les porteurs de valises, les journalistes serviles ou les veilleuses de nuit. 
 Le politicien n’est pas un délinquant ordinaire. Le délinquant ordinaire est arrêté, jugé, et souvent emprisonné. Le politicien, qui a beaucoup d’argent pour se payer les avocats les plus chers de la place, et beaucoup de pouvoir pour corrompre ou intimider témoins et magistrats, est le roi du non-lieu, de l’acquittement ou de la prescription. Il peut inventer tous les stratagèmes pour échapper à la justice, comme l’immunité, la « question prioritaire de constitutionnalité », l’amnistie ou autres foutaises hors de portée du voleur de portables.  
Quand on accuse un politicien de malhonnêteté, il parle de fariboles abracadabrantesques, se victimise et hurle au complot de ses ennemis politiques : le politicien n’avoue jamais. Certains politiciens fustigent la malhonnêteté de leurs semblables pour mettre en valeur leur prétendue probité : ce sont généralement ceux qui n’ont jamais été au pouvoir.

 Le Mouvement «  Dégage Menteur… »