Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, devant sa propre population, est-ce digne ?
À chaque échéance électorale, les candidats en course aux mandats populaires se livrent à une surenchère extraordinaire en matière de promesses et d’engagements conjoncturels qu’ils oublient vite une fois élue. On promet d’être constamment à l’écoute, de donner l’exemple en matière de droiture et de respect de la volonté collective, et de servir sans relâche l’intérêt général. On se présente en démocrate, en homme de débat et d’ouverture. On s’engage sur la transparence et la défense des libertés. On raconte les lendemains qui chantent, le développement et le progrès qui se profile à l’horizon. On sollicite, pour cela, uniquement la confiance des gens. À la lecture des résultats, un beau jour, les heureux élus changent de préoccupations, archivent les discours et se font aussi oublier le temps d’un quinquennat doré pour revenir ensuite solliciter, encore et encore, la bonne foi des électeurs désabusés.
Lors des législatives de l’année dernière, partis politiques et candidats incultes ont promis des projets citoyens pour se rapprocher de leurs mandants. Ils ont tous « juré » de recevoir tous les habitants, ceux qui voteront pour eux et même ceux qui ne voteront pour eux, qui auraient besoin de leur « précieux » concours, d’être disponibles pour les structures et de transmettre à qui de droit leurs doléances. Certains sont allés jusqu'à promettre leurs indemnités, ou une bonne partie de leurs indemnités aux différentes structures (ONG, Associations, Groupements…) pour entretenir des liens permanents avec leurs régions respectives et être au plus proche de leurs préoccupations quotidiennes.
Mais, force est de constater que ses promesses tardent toujours à voir le jour. Ce ne sont que des balivernes, certains suppléants n’ont pas le numéro de téléphone de leurs députés à plus forte raison connaitre ou il réside. Le menteur croit toujours être le plus intelligent, n'est-ce pas vrai ce que nous a dit ce chanteur ivoirien, « le premier gaou est un gaou, mais le second est un gnata », je ne sais pas ce qu’il veut dire au juste, mais je crois comprendre un peu son sens.
Combien de temps allons-nous consommer ses salives souillées et répugnantes ? Nous ne sommes pas des marionnettes ou bien des condoms. Certains électeurs ont eu à faire des choix difficiles, parce qu’ils devaient choisir entre la Peste et le Cholera. Il est de notre devoir de tracer notre chemin, ou bien de retracer les raccourcis qu’ont pris certains de nos colporteurs aux idées messianiques erronées.
Bientôt les élections communales et communautaires si bien sur le tout puissant Koro Alpha l’accepte. Ils viendront avec les mêmes salives satanées et arcanes pour nous soudoyer de leurs mensonges chimériques. Cette fois-ci nous refuserons de choisir entre la peste et le choléra, nous choisirons incha Allah entre la vérité et la cupidité, entre le réel et l’utopie, entre le savant et le modeste, entre encarta et le juste lexique, entre le businessman et l’honnête.
Ils reviendront probablement dans quelques semaines, mois ou années pour quémander une nouvelle mandature. Ils le feront parce qu’ils font de la politique politicienne, parce que ces gens-là n’ont pas d’état d’âme, ils le feront parce qu’ils sont sans scrupule, des vrais creuseurs de tombes.
Les administrés ne comprennent pas le pourquoi de cette cupidité extraordinaire et de cynisme légendaire de nos élus. « Rencontrer les citoyens le plus souvent possibles, dans les permanences où lors des manifestations publiques, sert le député, lui-même, au premier chef. Cela lui permet, d’abord, de s’imprégner des réalités pour bien étoffer ses interventions au Parlement et, ensuite, de défendre constamment ses chances en prévision des consultations futures. Mais ils ne le feront pas, rien parce que ce ne sont que des vikings toujours à la recherche de nouveaux trésors et de terres.
En s’isolant comme ils l’ont toujours fait, nos élus s’éloignent de la vérité et préparent leur propre désaveu populaire. D’autres citoyens justifient cette absence par “le mépris, la cupidité et l’égoïsme” des parlementaires à l’égard des populations qui les ont portés au pouvoir. Un sentiment d’amertume largement répandu qui écorche profondément l’image des députés de ma chère Guinée. Initialement “mal élus”, les concernés s’embourbent davantage en prenant ainsi leur distance de la source même de la souveraineté qui leur fait cruellement défaut. Le constat est navrant et mérite des profondes réflexions pour les futures échéances électorales. Je vous repose la question : « Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, devant sa propre population, est-ce digne ? »
À vous de trouver les réponses, parce que moi, j’ai déjà les miennes…
Bamboo
A découvrir aussi
- Les Notes Sexuellement Transmissibles dans les établissements scolaires guinéens
- Politicien, qui es-tu ?
- En Afrique, une nouvelle ruée… vers la politique!
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 58 autres membres